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PROPERTIES

 |  Ramzi Chamat

Densification et défis : La crise immobilière Suisse décryptée.

Dans un contexte de transition rapide et sans précédent, la Suisse fait face à une crise du logement marquée par une pénurie alarmante. Cet article explore les multiples facettes de cette crise, de ses causes structurelles et économiques à ses répercussions sur les ménages et le marché immobilier. Nous analyserons comment cette situation impacte la qualité de vie en Suisse et envisagerons les stratégies potentielles pour résoudre cette problématique complexe.

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Introduction 

 

En Suisse, une transition rapide et sans précédent du marché du logement est en cours. De la surabondance à une pénurie marquée, le paysage immobilier suisse fait face à des défis majeurs. Cet article analyse en profondeur la crise actuelle, ses causes, ses conséquences, et les perspectives futures, mettant en lumière la complexité et l'urgence de la situation.

 

 

I. Changement Radical sur le Marché du Logement Suisse

 

La Suisse, souvent saluée pour sa stabilité économique et sa qualité de vie élevée, traverse une période de bouleversements majeurs dans son secteur immobilier. Ces dernières années, le pays a été témoin d'une pénurie de logements de plus en plus préoccupante. Cette pénurie se manifeste de manière évidente par une diminution considérable du nombre de logements vacants, couplée à une augmentation rapide et soutenue des loyers. Ce phénomène, à première vue paradoxal dans un pays connu pour son efficacité et sa prospérité, est le symptôme d'une crise plus profonde affectant le marché du logement.

 

L'un des principaux moteurs de cette pénurie est le ralentissement notable de la construction de nouveaux logements. Plusieurs facteurs contribuent à ce ralentissement, notamment des processus de planification et de construction de plus en plus complexes et coûteux, une réglementation environnementale et urbaine stricte, ainsi que des défis liés à l'obtention de permis de construire. En outre, la hausse des coûts des matériaux de construction et la pénurie de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur de la construction aggravent encore la situation.

 

Parallèlement, la demande de logements continue de croître. Cette demande est alimentée par divers facteurs tels que l'augmentation démographique, l'attrait de la Suisse comme centre économique et financier, et un marché du travail dynamique attirant des professionnels de toute l'Europe et du monde entier. Cette combinaison d'une demande en hausse et d'une offre en baisse crée un déséquilibre significatif sur le marché, entraînant une compétition accrue pour les logements disponibles et, par conséquent, une augmentation des loyers.

 

La situation est exacerbée dans les grandes villes suisses comme Zurich, Genève et Lausanne, où la densité de population et la concentration d'emplois accentuent la pression sur le marché du logement. Les loyers dans ces zones métropolitaines ont atteint des niveaux qui mettent en difficulté les ménages aux revenus moyens et bas, entraînant une crise de l'abordabilité du logement.

 

Cette crise du logement en Suisse n'est pas seulement un problème économique ; elle a également des implications sociales et culturelles. Les résidents sont confrontés à des choix difficiles, comme s'éloigner des centres urbains pour trouver des logements abordables, ce qui peut entraîner des temps de trajet plus longs et une altération de la qualité de vie. De plus, la crise actuelle pourrait avoir un impact sur la dynamique sociale du pays, avec une augmentation potentielle des inégalités et des tensions entre différentes couches de la société.

 

En résumé, la pénurie de logements en Suisse est le résultat d'un mélange complexe de facteurs économiques, réglementaires et sociaux. Alors que le pays cherche des solutions à cette crise, il est impératif d'équilibrer les besoins de croissance et de développement avec ceux de la préservation de la qualité de vie et de la cohésion sociale.

 

 

II. Problèmes de Densification Immobilière 

 

La densification immobilière, considérée comme une solution clé pour pallier la pénurie de logements en Suisse, se heurte à de multiples obstacles. Au cœur de ces défis se trouve la hausse constante des prix, qui rend la construction de nouveaux logements de plus en plus onéreuse. Cette augmentation des coûts est attribuable à plusieurs facteurs, dont l'escalade des prix des matériaux de construction, les coûts élevés de la main-d'œuvre, et les charges supplémentaires liées au respect des normes environnementales et de construction. Ces éléments conjugués entraînent une augmentation significative du coût global de développement des projets immobiliers, rendant ainsi la construction de logements abordables particulièrement difficile.

 

Outre les coûts, les problèmes structurels liés à la réglementation jouent un rôle majeur dans la limitation de la densification immobilière. La Suisse, avec ses normes strictes en matière d'aménagement du territoire et de préservation de l'environnement, impose des contraintes sévères sur la construction de nouveaux logements. Ces réglementations, bien qu'essentielles pour la protection de l'environnement et la préservation du cadre de vie, peuvent entraver le développement de nouveaux projets immobiliers. Par exemple, les procédures d'approbation pour de nouveaux projets de construction sont souvent longues et complexes, retardant ainsi le lancement des projets.

 

Le reclassement des terrains en zones constructibles est un autre défi majeur. En Suisse, la disponibilité des terrains aptes à la construction est limitée, en partie à cause de la topographie du pays et de la volonté de protéger les espaces verts et agricoles. Cette situation est exacerbée dans les zones urbaines, où la densité de population et la demande élevée pour les espaces de vie et commerciaux rendent l'acquisition de terrains constructibles encore plus difficile. De plus, dans certaines villes, la réticence à transformer des terrains industriels ou commerciaux en terrains résidentiels contribue à l'exacerbation de la pénurie de logements.

 

Les conséquences de ces obstacles à la densification immobilière sont multiples. D'une part, elles limitent l'offre de nouveaux logements, contribuant ainsi à maintenir les prix des loyers à un niveau élevé. D'autre part, elles engendrent une pression croissante sur les zones déjà densément peuplées, augmentant ainsi les risques de surpopulation et de détérioration de la qualité de vie. En outre, la difficulté à développer de nouveaux projets immobiliers peut freiner l'innovation dans le secteur du bâtiment, limitant ainsi les opportunités d'appliquer des solutions de construction durables et efficaces.

 

En conclusion, alors que la densification immobilière représente une stratégie potentielle pour répondre à la demande croissante de logements en Suisse, elle est entravée par des défis importants. La résolution de ces problèmes nécessitera une approche équilibrée qui tienne compte à la fois de la nécessité de développer de nouveaux logements et de la préservation de la qualité de vie et de l'environnement en Suisse.

 

 

III. Impact sur les Ménages Suisses 

 

La crise du logement en Suisse a un impact direct et profond sur les ménages, altérant considérablement leur quotidien et leur bien-être. Un des effets les plus visibles est la réduction de l'espace de vie. Face à la pénurie de logements abordables et à la hausse des loyers, de nombreux résidents sont contraints de vivre dans des espaces plus petits que ceux qu'ils occupaient auparavant ou qu'ils souhaiteraient occuper. Cette situation est particulièrement prégnante dans les grandes villes, où les prix élevés du marché immobilier poussent les gens à opter pour des logements plus petits ou à partager des espaces réduits avec d'autres occupants.

 

L'augmentation de la densité d'occupation est une autre conséquence directe de cette crise. Les familles, en particulier, ressentent cette pression, devant souvent se contenter de logements qui ne correspondent pas à leurs besoins en termes de taille et de fonctionnalité. Cette situation peut entraîner divers problèmes, tels que le manque d'intimité, la difficulté à maintenir un environnement de vie organisé et sain, et une augmentation du stress et des tensions au sein du foyer.

 

La crise du logement crée également des inégalités marquées. Les locataires de longue date, protégés par des contrats de location établis dans un contexte de marché plus stable, bénéficient souvent de loyers plus bas et de conditions de logement plus favorables. En revanche, les nouveaux arrivants sur le marché immobilier, qu'il s'agisse de jeunes ménages, d'immigrants ou de personnes en transition professionnelle, sont confrontés à des coûts beaucoup plus élevés. Cette disparité crée une dynamique de "gagnants et perdants" sur le marché du logement, accentuant les divisions sociales et économiques.

 

L'impact de la crise va au-delà du simple aspect financier. L'insécurité du logement peut avoir des répercussions négatives sur la santé mentale et physique des individus. Le stress associé à la recherche d'un logement abordable, la crainte de devoir déménager fréquemment, ou l'angoisse de ne pas pouvoir payer le loyer peuvent entraîner anxiété et dépression. Pour les enfants, vivre dans un espace restreint ou instable peut affecter leur développement et leur réussite scolaire.

 

En outre, cette crise du logement peut limiter l'accès à des services essentiels tels que les soins de santé, l'éducation et les opportunités de loisirs, car les ménages peuvent être contraints de s'éloigner des centres urbains pour trouver des logements abordables. Cela peut entraîner une augmentation des temps de trajet, une réduction du temps disponible pour les activités familiales ou de loisirs, et une dégradation générale de la qualité de vie.

 

En conclusion, la crise du logement en Suisse a des conséquences importantes sur les ménages, affectant non seulement leur bien-être économique mais aussi leur santé, leur stabilité et leur qualité de vie. La nécessité de trouver des solutions durables et équitables pour résoudre cette crise est donc impérative pour maintenir la cohésion sociale et le bien-être général de la population suisse.

 

 

IV. Le Marché des Logements en Propriété : Une Forteresse Contre la Tempête 

 

Dans le contexte turbulent de la crise du logement en Suisse, le marché des logements en propriété se distingue par sa résilience remarquable. Contrairement à ce que l'on pourrait attendre dans une période de difficultés économiques et immobilières, les prix des propriétés résidentielles continuent de faire preuve d'une robustesse étonnante. Cette tendance résiste même à la hausse des taux d'intérêt, qui traditionnellement exercent une pression à la baisse sur les prix de l'immobilier.

 

Ce phénomène peut être attribué à plusieurs facteurs. D'abord, il y a la perception de l'immobilier comme un investissement sûr et stable en Suisse, un pays connu pour sa sécurité économique et politique. Cette perception attire non seulement les investisseurs locaux mais aussi les investisseurs étrangers, qui voient dans l'immobilier suisse une valeur refuge en temps d'incertitude économique mondiale. De plus, la forte demande de logements, combinée à une offre limitée, en particulier dans les zones urbaines et les régions prisées, maintient les prix à un niveau élevé.

 

Toutefois, des signes de ralentissement commencent à se manifester, avec des prévisions indiquant une potentielle baisse des prix à partir de 2024. Ce ralentissement suggère une phase de normalisation après plusieurs années de hausse rapide des prix. Cette normalisation est peut-être le résultat d'une adaptation du marché aux conditions économiques changeantes, y compris l'augmentation des taux d'intérêt et la pression sur les budgets des ménages.

 

La résilience du marché de la propriété en Suisse peut également être vue comme le reflet de la confiance des consommateurs dans la valeur à long terme de l'immobilier dans le pays. Malgré les fluctuations économiques, la demande pour des logements de qualité en Suisse reste élevée, soutenue par un niveau de vie élevé, une excellente infrastructure et un environnement naturel attrayant.

 

En conclusion, le marché des logements en propriété en Suisse apparaît comme une forteresse dans la tempête que représente la crise actuelle du logement. Cependant, la situation pourrait évoluer avec les changements prévus dans l'économie globale et les ajustements dans la politique monétaire. Il sera donc intéressant d'observer comment ce secteur s'adapte et évolue face à ces nouveaux défis et opportunités.

 

 

V. Le Télétravail : Un Nouveau Facteur de Changement 

 

La pandémie de COVID-19 a servi de catalyseur pour un changement majeur dans le monde du travail en Suisse : l'adoption massive du télétravail. Cette transition vers des modèles de travail plus flexibles a eu un impact considérable sur l'utilisation des espaces de bureaux, signalant une évolution potentielle dans le marché immobilier.

 

L'une des conséquences les plus significatives de cette évolution est la réévaluation de l'espace de bureau nécessaire par les entreprises. Avec de nombreux employés travaillant désormais à domicile, au moins partiellement, les entreprises ont commencé à remettre en question la nécessité de maintenir des espaces de bureau étendus et souvent coûteux, surtout dans les emplacements de premier choix. Cette prise de conscience a conduit à une réflexion sur la réduction des surfaces de bureaux pour réaliser des économies substantielles, en particulier dans un contexte de prévisions économiques incertaines.

 

Le télétravail a également modifié les attentes et les préférences des employés en matière d'environnement de travail. Beaucoup ont pris goût à la flexibilité et à l'équilibre vie professionnelle/vie personnelle que permet le travail à domicile, ce qui pourrait avoir des répercussions sur les stratégies de recrutement et de rétention des talents par les entreprises. Cette nouvelle dynamique de travail pourrait entraîner une demande accrue pour des espaces de bureau plus modulables, qui favorisent à la fois le travail individuel et la collaboration, tout en offrant des environnements de travail plus agréables et centrés sur le bien-être des employés.

 

Par ailleurs, la réduction de l'utilisation des bureaux en ville pourrait avoir un impact sur le marché immobilier urbain. Les espaces de bureaux vacants pourraient être reconvertis en logements ou en espaces commerciaux, ce qui contribuerait à répondre en partie à la pénurie de logements et à revitaliser les centres urbains. Cependant, ce type de reconversion présente des défis, notamment en termes de réglementation, de coûts de conversion et d'adéquation avec les besoins résidentiels.

 

Enfin, le télétravail influence également le marché immobilier résidentiel. Les employés ayant la possibilité de travailler à distance peuvent choisir de vivre plus loin des centres urbains, où le coût de la vie est souvent moins élevé et la qualité de vie potentiellement meilleure. Cette tendance pourrait entraîner une augmentation de la demande de logements dans les zones périurbaines ou rurales, avec des implications pour les prix de l'immobilier et le développement de ces régions.

 

En conclusion, le télétravail est en train de devenir un facteur de changement significatif dans le paysage immobilier suisse. Ses effets à long terme sur les marchés des bureaux et des logements résidentiels restent à observer, mais il est clair que cette tendance façonne l'avenir du travail et de l'immobilier en Suisse.

 

 

VI. Défis Structurels et Réglementaires 

 

La densification vers l'intérieur, une stratégie essentielle pour répondre à la demande croissante de logements en Suisse, se heurte à de nombreux obstacles, en particulier d'ordre réglementaire. Bien qu'elle soit souvent présentée comme une solution idéale pour maximiser l'utilisation des espaces urbains existants, la mise en œuvre effective de la densification est entravée par une série de défis structurels et réglementaires.

 

La nouvelle législation sur l'aménagement du territoire en Suisse représente un de ces obstacles majeurs. Cette loi vise à réguler l'utilisation des terrains et à promouvoir un développement durable. Cependant, en pratique, elle a rendu la création de nouveaux terrains à bâtir plus difficile et complexe. Les restrictions plus strictes sur la division et l'utilisation des terrains limitent les opportunités de développer de nouveaux projets de logement, en particulier dans les zones urbaines densément peuplées où la demande de logements est la plus forte.

 

Un autre défi important est l'opposition fréquente aux projets de construction. Cette opposition peut provenir de diverses parties prenantes, y compris des résidents locaux, des groupes de défense de l'environnement, et des organisations patrimoniales. Ces groupes expriment souvent des préoccupations concernant l'impact des nouveaux développements sur l'environnement, l'infrastructure, et le caractère historique ou esthétique des quartiers. Bien que ces préoccupations soient valides, elles peuvent entraîner des retards importants dans les projets de construction et augmenter les coûts.

 

La rétention des terrains à bâtir est un autre facteur contribuant à la crise. Certains propriétaires de terrains, spéculant sur une augmentation future de la valeur de leurs propriétés, hésitent à vendre ou à développer leurs terrains. Cette rétention réduit la disponibilité des terrains pour de nouveaux projets immobiliers et contribue à l'augmentation des prix des terrains et, par conséquent, des logements.

 

En outre, la hausse des coûts de construction aggrave la situation. En raison de l'augmentation des prix des matériaux, de la main-d'œuvre et des coûts liés au respect des normes réglementaires et environnementales, le coût de développement de nouveaux logements a considérablement augmenté. Ces coûts supplémentaires sont souvent répercutés sur les prix finaux des logements, rendant difficile la construction de logements abordables.

 

En conclusion, les défis structurels et réglementaires en Suisse créent un environnement complexe pour la densification immobilière. Pour surmonter ces obstacles, il est essentiel d'adopter une approche équilibrée qui prenne en compte à la fois les impératifs de développement durable et la nécessité de répondre à la demande croissante de logements. La recherche de solutions innovantes et collaboratives, impliquant les gouvernements, les promoteurs, les communautés locales et les autres parties prenantes, sera cruciale pour relever ces défis et assurer un développement équilibré et inclusif en Suisse.

 

 

VIII. Conséquences Socio-économiques 

 

La crise du logement en Suisse dépasse largement le cadre de l'immobilier pour toucher profondément le tissu socio-économique du pays. Ses effets s'étendent bien au-delà des difficultés individuelles pour engendrer des changements significatifs dans la société suisse dans son ensemble.

 

A. Impact sur la Qualité de Vie

 

L'un des impacts les plus immédiats de cette crise est la détérioration de la qualité de vie des résidents. Les espaces de vie réduits, les loyers élevés et l'insécurité liée au logement engendrent stress et anxiété. De plus, la qualité du logement, souvent compromise par les hausses de loyers, affecte directement le bien-être quotidien des individus. Des problèmes tels que l'isolation insuffisante, le manque d'espaces verts et la surpopulation dans les zones résidentielles ont un impact direct sur la santé physique et mentale.

 

B. Disparités Sociales

 

La crise contribue également à exacerber les disparités sociales. Les individus et les familles à revenus plus faibles sont particulièrement touchés, car ils sont souvent contraints de faire des compromis importants en termes de qualité et d'emplacement de leur logement. Cela crée un écart croissant entre ceux qui peuvent se permettre des logements de qualité dans des emplacements privilégiés et ceux qui sont relégués dans des zones moins désirables et plus éloignées des centres urbains.

 

C. Recherche de Logement

 

La recherche d'un logement abordable en Suisse est devenue une tâche ardue et chronophage pour de nombreux résidents. Cette quête incessante de logement convenable et abordable accapare non seulement un temps précieux, mais génère aussi un stress considérable, affectant la stabilité et la continuité de la vie familiale et professionnelle.

 

D. Compromis sur l’Emplacement et Allongement des Trajets

 

Pour trouver des logements à des prix abordables, de nombreux résidents sont contraints de s'éloigner des centres urbains. Cela entraîne des trajets quotidiens plus longs, augmentant le temps de transport et réduisant ainsi le temps disponible pour les activités familiales, sociales et de loisirs. Ces longs trajets peuvent avoir un impact négatif sur la santé globale et contribuer à une augmentation de l'empreinte carbone, contrecarrant les efforts en matière de durabilité environnementale.

 

E. Implications Économiques

 

Sur le plan économique, la crise du logement peut entraver la mobilité de la main-d'œuvre et limiter l'attrait de la Suisse pour les talents internationaux. Les coûts élevés du logement peuvent décourager les professionnels de s'installer en Suisse, ce qui pourrait avoir des répercussions à long terme sur la compétitivité et l'innovation dans l'économie suisse.

 

En conclusion, la crise du logement en Suisse a des conséquences socio-économiques qui vont bien au-delà de la simple question de l'abordabilité. Elle soulève des enjeux cruciaux liés à l'équité sociale, à la qualité de vie, à la santé, à l'environnement et à l'économie, nécessitant des réponses politiques et sociales holistiques et intégrées pour y faire face efficacement.

 

 

IX. Perspectives Futures

 

Face à l'ampleur de la crise du logement en Suisse, il est clair que des actions immédiates et stratégiques sont indispensables. La complexité des problèmes à résoudre implique une approche à long terme, potentiellement s'étendant sur plusieurs années, voire des décennies. Pour relever ces défis, une réponse multidimensionnelle est nécessaire, combinant des efforts concertés à plusieurs niveaux.

 

A. Augmentation de la Construction de Logements Abordables

 

Une des priorités est d'augmenter significativement la construction de logements abordables. Cela nécessite non seulement des investissements dans le secteur du logement, mais aussi la simplification des processus de planification et de construction pour accélérer la mise sur le marché de nouveaux logements. De plus, des initiatives spécifiques pourraient être mises en place pour encourager la construction de logements à prix modérés, notamment par des incitations fiscales ou des subventions pour les promoteurs qui s'engagent dans de tels projets.

 

B. Réforme Réglementaire

 

Une révision des réglementations actuelles sur l'aménagement du territoire et la construction est également essentielle. Les lois et règlements doivent être adaptés pour faciliter le développement de nouveaux logements tout en préservant les objectifs environnementaux et de qualité de vie. Cela pourrait inclure l'assouplissement des restrictions sur la densification urbaine, la réforme des processus d'approbation des projets de construction, et l'encouragement de la reconversion des bâtiments existants en logements.

 

C. Soutien Accru aux Ménages à Faible Revenu

 

Pour garantir que les logements restent accessibles à tous les segments de la population, un soutien accru doit être apporté aux ménages à faible revenu. Cela pourrait prendre la forme d'aides au logement, de programmes de logements sociaux, ou de mesures visant à contrôler et à plafonner les loyers dans les zones où les prix du marché sont prohibitifs.

 

D. Encouragement de la Mobilité et de la Flexibilité

 

Pour répondre aux besoins changeants des ménages et aux dynamiques du marché du travail, la mobilité résidentielle et la flexibilité doivent être encouragées. Cela peut inclure la promotion de solutions de logement innovantes, telles que les logements modulaires ou convertibles, qui peuvent s'adapter aux différentes étapes de la vie des résidents.

 

E. Intégration des Technologies et de l'Innovation

 

L'intégration des technologies dans le secteur du logement peut également jouer un rôle clé. Cela peut inclure l'utilisation de méthodes de construction innovantes, telles que la construction modulaire ou l'impression 3D, qui peuvent réduire les coûts et accélérer le processus de construction.

 

F. Participation et Collaboration des Parties Prenantes

 

Enfin, une collaboration étroite entre les gouvernements, les développeurs, les communautés locales et les parties prenantes est cruciale pour trouver des solutions durables. La participation des résidents dans la planification urbaine et les projets de développement peut également aider à garantir que les nouvelles constructions répondent aux besoins de la communauté et sont intégrées harmonieusement dans le tissu urbain existant.

 

En somme, la résolution de la crise du logement en Suisse nécessite une vision à long terme et une collaboration étroite entre divers acteurs. Avec une approche globale et intégrée, il est possible de surmonter les défis actuels et de créer un environnement de logement plus inclusif et durable pour l'avenir.

 

 

Conclusion

 

La crise du logement en Suisse, caractérisée par une pénurie alarmante et une augmentation des coûts, représente un défi majeur pour le pays, connu pour sa stabilité économique et sa qualité de vie. Cette crise est le résultat d'un ensemble complexe de facteurs, incluant un ralentissement de la construction, des obstacles réglementaires à la densification immobilière, et une augmentation des coûts de construction. Les effets de cette crise ne se limitent pas à l'immobilier, mais s'étendent aux sphères sociale et économique, affectant profondément la qualité de vie des résidents suisses, exacerbant les disparités sociales, et modifiant les dynamiques du marché du travail avec l'émergence du télétravail.

 

La crise actuelle requiert une réponse multidimensionnelle et stratégique. Cette réponse doit inclure l'augmentation de la construction de logements abordables, une réforme réglementaire pour faciliter le développement de nouveaux projets immobiliers, et un soutien accru aux ménages à faible revenu. De plus, les défis structurels et réglementaires, tels que la nouvelle loi sur l'aménagement du territoire et l'opposition aux projets de construction, nécessitent une attention particulière pour favoriser la densification et l'utilisation efficace des terrains disponibles.

 

Le télétravail, catalysé par la pandémie de COVID-19, a également introduit de nouvelles dynamiques dans le marché immobilier, influençant l'utilisation des espaces de bureaux et la demande de logements en périphérie des zones urbaines. Cette tendance souligne la nécessité d'une flexibilité et d'une adaptabilité accrues dans la planification urbaine et le développement immobilier.

 

Les conséquences socio-économiques de la crise du logement sont profondes, allant des impacts sur la santé mentale et physique des individus aux implications économiques liées à la mobilité de la main-d'œuvre et à l'attractivité de la Suisse pour les talents internationaux. Ces enjeux soulignent l'urgence d'actions coordonnées et de solutions innovantes pour résoudre la crise.

 

En conclusion, la crise du logement en Suisse est un problème complexe qui nécessite une approche holistique, impliquant une collaboration étroite entre les gouvernements, les promoteurs, les communautés locales et les autres parties prenantes. Avec une vision à long terme et des efforts concertés, il est possible de surmonter les défis actuels et de créer un avenir plus équitable et durable pour le logement en Suisse.



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